Papy veille sur toi !


Contexte

Début d’une nouvelle écrite dans le cadre d’un atelier d’écriture.

Les contraintes de cet exercice d’écriture était de parler de « visage dans les nuages ». J’ai donc imaginé un père qui fait prendre l’avion à sa fille pour la première fois.


Extrait

Au début, Philippe avait la garde de sa fille une semaine sur deux. Mais depuis quelques temps, ce n’était plus le cas. Cette année, son ex-femme lui avait laissé la petite Manon le samedi 20 décembre. Deux jours avant son anniversaire. Le père de famille avait déjà tout prévu. La valise était prête, l’hôtel payé depuis longtemps, le réservoir plein. Philippe avait même fait une surprise pour l’amour de sa vie : un maillot de bain Hello Kitty. En espérant que son ange n’ait pas trop grandi. La dernière fois qu’il l’avait vue, c’était au début de l’été. Mine de rien, les gamins deviennent vite grands.

Depuis que la mère de Manon avait déménagé en Suède, il n’était plus aussi simple pour les parents de se partager la garde de l’enfant tel que le juge l’avait décidé. Philippe se rassurait en se disant que c’était temporaire. Vu son âge, la petite allait bientôt pouvoir entrer dans le programme « Juniors Airlines » d’Air France. Un nouveau service qui proposait d’accompagner les mineurs à partir de huit ans d’un pays à l’autre pour arranger des clients comme Philippe et Christine. Ça leur coûterait un peu plus cher, mais remplir les yeux de leur fille avec de jolis souvenirs n’avait pas de prix pour les deux parents.

Philippe faisait les cent pas depuis un moment. « Elles sont en retard. Ça n’arrive jamais ». Et même si la famille de Christine l’accapare à chaque fois qu’elle revient en France, elle a toujours été très ponctuelle. Elle avait bien des défauts, qui avaient amené Philippe à demander le divorce, mais s’il y avait bien un sujet sur lequel Christine était irréprochable, c’était le respect des horaires. Impatient, l’homme se servit un autre café. Le troisième de la matinée. Heureusement, du déca, depuis que son médecin l’avait mis en garde sur son hypertension.

Au bout de l’impasse, un véhicule approchait. Philippe bondit à la fenêtre, décala les rideaux déjà fermés, et un sourire se dessina sur ses lèvres. Des phares remontaient la rue. C’était la voiture de son ex-belle-mère. Il aurait reconnu le hoquet de son moteur parmi des milliers d’autres. Il se précipita à la porte. Philippe eut à peine le temps d’ouvrir le portail que la petite blonde courrait déjà dans ses bras en criant « Papaaa ! »


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